Je voulais aller à Buzançais, mais voilà mes lombaires en ont décidé autrement.

Je suis assez habitué à gérer mon mal de dos, mais là, vacherie, ça a été vraiment la pire séance que j'ai connue.

Cela a commencé jeudi par une taille de haie de thujas, bien large 110/120, avec une position bien débile : sur une échelle fruitière, dos à l'échelle, penché à moitié de côté, en porte à faux complet pour atteindre l'autre côté. La crise a commencé après, en ratissant les débris. Crise habituelle (bas des lombaires), ça fait mal en flash dès que l'on sort de l'aplomb, mouvement désordonné ... fin de la journée, c'est supportable et conforme à ce que j'ai toujours connu, très chiant, mais gérable. Je repousse mon départ chez mes parents dans le cher et reste un jour tranquille en me détendant les muscles avec du chaud.
Samedi matin, c'est raide, mais globalement correct. Je pars pour 300km en voiture.

Après 4 heures de route, quasi arrivé, j'éternue un grand coup. Et là boum ! un gros flash dans le dos. J'ai même senti un truc craquer.
Saloperie, mais bon, ça passe.
Une fois arrivé, le déjeuner, et ça allait pas trop mal. Je sors le matos et attaque les trembles que la tempête a balancés. J'ai un jour de retard, dimanche Buzançais, et lundi dernier jour. Donc il faut y aller et j'y vais malgré mes parents qui me disent de laisser tomber.
Je connais les postures "permises", alors ça ira... Que je croyais.

Petite tronço, Ok.
La 066, pas OK : double aïe au démarrage, puis une coupe d'un billon qui débouche plus tôt que prévu, avec rattrapage en vol de la machine : re aïe.
La colonne est sérieusement fâchée et je suis tout de travers, une fois les troncs et chandelles billonnées. Le tour à Buzançais (100 km) commence à me sembler compromis.
Mais il y a encore la tête d'un tremble qui trempe dans l'eau. J'installe une élingue pour ancrer le tirefort. Alors que j'étais confortablement appuyé contre le gros bouleau pour faire mon noeud de bois, une explosion de douleur m'a scié le dos.
Explosion qui dure, qui dure...  et aucune position neutre pour calmer le jeu, jamais eu ça à ce point là.
Au bout d'un bon moment, je reprends pied tout tremblotant et peux rentrer à la maison.
La soirée se passe en mode "mal de dos " habituel, avec contrôle fin des mouvements et séance de chauffage électrique soufflant (limite brûlure) pour détendre. ça marche, nuit OK.
Le dimanche matin, je me lève délicatement, OK et vais à la salle de bain.

Et là, le coup de la poignée de porte qui tue : comme la colonne est déviée en S, il y a la hanche gauche qui est "hors gabarit", une petite touchette de rien du tout, un mouvement d'évitement réflexe et BOUM, nouvelle explosion prolongée. Du genre où on ne pense qu'à se laisser tomber par terre tellement ça fait mal, mais ce qui est impossible car on ne sait pas dans quel état on va arriver au sol !!!
Le retour au lit en passant par les WC m'a coûté 3 explosions qui n'en finissent pas, 10 à 15 secondes de douleur à crier à chaque fois. Dur.

La journée de Buzançais se passe au lit, moi qui voulait faire connaissance pour de vrai et montrer à mes parents les exploits des élagueurs!

Dans la nuit de dimanche, je me réveille en réalisant que je change de position sans précaution. Trop tard. Terrible !!!
Quatre vagues successives sans souffler, suivie de trois répliques, toujours sans aucune position neutre possible. Obligé d'encaisser. Je me voyais vraiment mal barré.

Le lundi, médecin, décontractant musculaire et piquouses d'antiinflammatoire. "Un lumbago"
Ah bon ?  Avec cette intensité là ?
En faisant des pas de un demi pied de long, il me fallait plus de 5 minutes pour franchir les 5 m qui séparaient mon lit des WC.

Mais bon, ça c'est tassé, efficaces les médocs et les bons soins de ma maman.
Jeudi après midi, première sortie dehors pour remettre le corps en route (et on en profite pour aller installer le tirefort !!!), mais c'est mon père qui a pompé pour sortir le tremble de l'eau.
Vendredi , redehors avec la petite tronço, pour poser par terre et ébrancher le quatrième tremble. Rééducation supplémentaire avec le baudrier pour aller descendre la cime d'un charme écrasé par ce tremble. La grimpe m'a toujours bien aidé depuis 2 ans et demi.
Ma mère était folle en me découvrant dans l'arbre. 
Samedi, test du dos avec la 066, avec précaution quand même, OK, alors billonnage du tronc.
Dernier test ce dimanche avec les 300 km du retour.
Bon pour le service ! 
Ouf !

Mais je suis un peu déçu, mon père n'a pas voulu que je m'attaque au chêne déraciné. 

C'est quoi déjà la phrase à propos de bourriner ? 

Dernière modification par Marc-Antoine (29-03-2010 03:15:32)