Les arbres étaient présents sur cette terre des millions d'années avant que s'organise le premier prototype d'humanoïde qui tienne à peu près la route. Tandis que sous leurs formes les plus diverses, les arbres ont dû faire face pendant des millions d'années à l'adversité, aux changements climatiques les plus variés, s'adapter en permanence à leur milieu et à des nouveaux agresseurs pour ne pas disparaître. Et nous, troulalaïtou, derniers maillons de la chaîne et très souvent en contradictions avec nous-mêmes, nous allons être à même de redéfinir ce qui est bien ou mal pour ces vénérables, franchement, ce n'est pas sèrieux ...

Personnellement, je trouve que les deux situations et leurs "sentiments" ou raisons associées ne sont pas comparables.

Je m'explique :

La situation initiale qui prévaut depuis des millions d'années a une raison / objectif / conséquence (au choix) : la préservation de l'espèce concernée. Tous les procédés de défense, protection, reproduction visent à ce seul objectif. Et c'est vrai qu'ils y arrivent de façon excellente la plus part du temps.
A contrario, le devenir d'un individu (ainsi que son état) est complètement secondaire, dans la mesure où il a pu se reproduire, ou que d'autres à côté le peuvent et le pourront encore.

La grande différence avec nos préoccupations actuelles vis à vis des arbres de notre environnement immédiat, c'est que nous nous attachons à préserver des individus. Ils doivent donc être dans le meilleur état possible, malgré toutes les vilainies qu'ils ont à subir.

Une charpentière qui s'arrache, un champignon qui colonise un tronc, ne sont que des détails insignifiants dans le premier cas, mais très dommageables ou même catastrophiques dans le deuxième.

Le problème, c'est que l'on ne connaît encore les arbres que de façon très superficielle et que l'on est toujours à la recherche de moyens pouvant les aider à vivre mieux et plus longtemps dans notre environnement agressif. S'il était possible de les approvisionner correctement, de réduire les attaques de leurs prédateurs, de les soigner, ils ne s'en porteraient que mieux (ou moins mal selon le point de vue)!


Pour faire un parallèle (très vague), prenez la durée de vie d'un homme: elle passe de 30 ans tout seul dans la nature à bientôt 90 ans avec nutrition et soins adaptés dans notre société.
La médecine a fait des progrès colossaux (et ce n'est pas fini), mais voyez aussi les monstrueuses bourdes faites dans le passé.
La mise au point a vraiment été ardue.

Je dirais que pour les arbres, on en est aux prémices de la connaissance : on cherche à faire du bien, à améliorer les choses, mais sans connaître tout ce qu'il faudrait savoir. Donc forcément il y a des loupés, façon tronc en ciment, goudron et autre "chirurgie arboricole". A ce moment, c'était ce que l'on pensait faire de mieux.
Perdu. Là, le résultat est moins bon que si l'on n'avait rien fait du tout.

Par contre, un exemple tout simple : reconnaissez que faire une coupe bien propre et bien placée donne un résultat meilleur (pour l'arbre) qu'une branche arrachée. Pourtant ça fait des millions d'années que des branches cassent "naturellement".
De même, si on trouve un bon moyen de réduire la prédation des défoliateurs, ou bien d'éviter qu'un champignon déborde les défenses de l'arbre à la moindre pétouille dans les barrières codit, devrait-on y renoncer sous prétexte que ce n'est pas naturel ?

Pour moi, on peut faire mieux que certains processus naturels.
Le plus gros challenge, c'est de trouver les bonnes techniques, les bons produits, ceux qui améliorent vraiment les choses.
Mais c'est long et difficile et il y aura encore de nombreuses possibilités de faire des âneries en croyant bien faire.
Doit-on pour autant ne rien faire ?

 


Marc-Antoine

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