Annonce
Avant de poster (sauf pour la partie offres et demandes d'emploi du forum), présentez vous dans le forum "Présentations". Si vous avez des soucis, n'hésitez pas à me contacter par mail : allolivier2b (arobase) gmail.com. Pour votre "Présentation", n'oubliez pas d'indiquer votre profession (grimpeur, bûcheron ... etc) avec un premier message sympa pour faire connaissance.
Olivier
#25 17-03-2013 18:55:54
- stephane le grimpeur
- Modérateur
- Lieu: AIX EN PROVENCE
- Âge: 58
- Date d'inscription: 27-10-2006
- Messages: 3930
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Pino a écrit:
J'ai coutume de dire que le premier organe de coupe d'un bon élagueur... C'est le cerveau!
Et c'est vrai que ce soit pour la taille, ou les démontages...
Pour les vents, il est clair que ça aggrave carrément les choses, à de telles forces...
Et dans de telles conditions, j'ai constaté, pour des expositions à peu près similaires, que c'était ceux qui avaient eu la croissance la plus rapide qui pétaient les premiers...
normal entre le froid , les pousses assez rapide pas le temps de faire du bois de compression la decoupe faite a l autre moitié de l arbre, le pin n a pas le temps de s adapter , pareil pour le pinus pinea , et vu le mistral , il lui est rentré dedans la charpente du milieu ne l a pas aimé car proteger par celle qui a été enlevé meme phenomene dans les forets , car le mistral n etant pas un vent continu mais plutot il souffle par saccade donc il te l a secoucé et voila !!!!
casse
dicton du poete stephane
transmettre son savoir, c est savoir le transmetre
a basta la vista baby
GRIMPEUR REVOLUTIONNAIRE
Hors ligne
#26 17-03-2013 22:10:13
- Pino
- Grand Sage Lémurien
- Lieu: Provence
- Âge: 52
- Date d'inscription: 22-09-2010
- Messages: 2615
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Ahhhh Steph, toi non plus t'as pas lu toute la tartine en début de sujet...!
Les branches qui ont cassé étaient celles qui jusque là protégeaient celles qui ont été supprimées... Mais il est admis en aérodynamique, que l'air tire plus qu'il ne pousse...
D'ailleurs, j'avais fait le choix exprès de laisser les branches les plus au nord car :
-1 ça contrebalancerait l'effet du vent par rapport à l'équilibre général de l'arbre...
-2 c'était les plus compliquées à lever, et j'ai pour habitude de commencer par le plus difficile...
Sinon, pour le vent, le mistral présente une certaine continuité dans le débit... C'est la tramontane qui souffle essentiellement en rafales... Autre différence notable : le mistral se lève sur les coups de 9-10h le matin, et "cale" pour la nuit vers 17-18 heures... La tramontane souffle tout le temps, y compris la nuit...
Ces deux vents sont souvent confondus car leur orientation est quasi identique (Elle diffère en fait d'une vingtaine de degrés : du 330° pour la tramontane, et du 350° pour le mistral... A quelques degrés près en fonction des localités), et en plus, ils soufflent souvent en même temps, ce qui donne un vent soutenu constant (le mistral), avec de bonnes grosses rafales (la tramontane)...
La taille sévère est à l'arboriculture ce que la saignée était à la médecine il y a trois cents ans : une pratique qui affaiblit considérablement le sujet, sous prétexte de vouloir le fortifier...
Carpe Diem...
Hors ligne
#27 17-03-2013 22:18:47
- Franklin
- Paresseux
- Date d'inscription: 05-12-2010
- Messages: 7
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Salut,
Retour d'expérience bien intéressant par rapport au mistral; bon courage aux gars du sud, c'est apparemment pas évident de composer avec !
Par rapport à la difficulté du chantier Pino, si celà se reproduit, tu peux consulter une boite de levage, ils viennent voir sur place et te font un devis si le chantier est réalisable à la grue; on est parfois surpris des capacités des engins. Ca coûte pas forcément plus cher vu la rapidité d'exécution.
Techniquement, rien de compliqué.
Bonne continuation.
Jump !
Hors ligne
#28 17-03-2013 23:39:18
- Marc-Antoine
- Membre vénérable
- Lieu: Thorigny sur Marne (77)
- Âge: 61
- Date d'inscription: 25-04-2008
- Messages: 4660
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Sympa ton récit, on le vit avec toi.
Pour le billonnage du tronc, tu peux couper des billons de taille normale, façon bois de chauffe, mais les refendre en long à la tronço sur place.
Pas plus rapide, mais je trouve que les morceaux sont plus faciles à manipuler et balancer que les grosses rondelles, surtout en contre-penchant.
Davantage de prises, centre de gravité bien plus près du corps, on peut mieux prendre sur soi le morceau puis l'éjecter derrière / sur le côté.
C'est ce que j'ai fait pour un gros saule (70 cm approx à 1,3m), penché au dessus de l'eau, avec une drop zone sur le talus de la berge, au delà de la portée de mes petits bras musclés
En étant placé sur griffes entre le tronc et le talus, cela m'a fait gagner un bon mètre de lancer, pour des morceaux en limite de "remuabilité". Je n'aurais pas pu le faire avec des rondelles, à moins de couper des faibles épaisseurs.
Autre avantage, pour le client, on lui sort quand même des bûches au final et pas des parts de tarte qui ne ressemblent à rien (en tant que bûche) et qui sont impossible à stérer proprement.
Hors ligne
#29 18-03-2013 07:33:18
- Pino
- Grand Sage Lémurien
- Lieu: Provence
- Âge: 52
- Date d'inscription: 22-09-2010
- Messages: 2615
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
J'avais effectivement pensé à les refendre en place, mais je me posais la question de la profondeur nécessaire pour avoir un angle d'attaque par rapport à la fibre qui me permette de ne pas désaffûter trop vite... A savoir : ne vais pas devoir finir trop profond en début de guide?
Je tenterai le coup quand même... Du coup, si je choisis cette option, pas besoin de Rollotube...
Dernière modification par Pino (18-03-2013 07:35:05)
La taille sévère est à l'arboriculture ce que la saignée était à la médecine il y a trois cents ans : une pratique qui affaiblit considérablement le sujet, sous prétexte de vouloir le fortifier...
Carpe Diem...
Hors ligne
#30 18-03-2013 08:49:02
- hinoki24
- Maître Lémurien
- Lieu: bergerac
- Âge: 58
- Date d'inscription: 21-07-2007
- Messages: 2531
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Pino a écrit:
J'avais effectivement pensé à les refendre en place, mais je me posais la question de la profondeur nécessaire pour avoir un angle d'attaque par rapport à la fibre qui me permette de ne pas désaffûter trop vite... A savoir : ne vais pas devoir finir trop profond en début de guide?
Je tenterai le coup quand même... Du coup, si je choisis cette option, pas besoin de Rollotube...
sciage en long l'angle est de 10° !
Agir sans réfléchir est dangereux. Réfléchir sans agir est inutile.
Au nom du Pèze, du Fisc et du Saint Profit, ramène.
Tu as déjà vu quelqu'un se noyer dans sa sueur ? alors va bosser !
Hors ligne
#31 18-03-2013 13:27:40
- Marc-Antoine
- Membre vénérable
- Lieu: Thorigny sur Marne (77)
- Âge: 61
- Date d'inscription: 25-04-2008
- Messages: 4660
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Pour moi, la facilité de coupe prime sur la tenue de l'affûtage, parce que cela va durer un bon moment. Vitesse de descente dans le bois et effort moindre sur la machine (et moi).
Une coupe parallèle aux fibres déménage bien, mais d'une part, dans ton cas il faudrait être debout sur la bille, bof, et d'autre part, les copeaux très longs bourrent constamment dans le carter du pignon, pénible.
Ce qui est le plus efficace, c'est la coupe à contre fil avec le guide plongeant de 10 et 20° par rapport à la direction des fibres. La position convient bien pour une refente en bout de bille, avec griffes et longe. Par contre pour une grosse bille comme ça, il faudrait plutôt chercher à atteindre le centre avec le nez de guide, donc l'angle sera beaucoup plus ouvert, genre 60 ou 70° à vue de nez pour un guide de 63cm par exemple. Le rendement de la coupe sera forcément moindre, le plus mauvais étant avec la coupe en "bois debout" (à 90° des fibres). Ou alors faire 2 ou 3 passes, en profondeur croissante.
Tu peux aussi refendre l'extrémité de la bille sur 1,5 à 2 fois la longueur du billon, avant de couper le billon, cela fait gagner un peu de temps au final en évitant la partie "guide à 90°" pour chaque refente de chaque billon.
Une autre solution bien plus rapide, c'est la tyrolienne verticale. Si tu peux balancer les billons mais qu'ils ne doivent pas aller se balader plus loin. Une grosse corde attachée en haut et en bas de la bille (pas tendue, pour amortir un peu), une élingue costaud tenue serrée sur le billon, un gros mousqueton ou une manille. Le billon doit pouvoir taper par terre sans tendre la corde et l'élingue, ces deux ci n'étant là que pour retenir un éventuel rebond/roulade.
Des billons de 1 m avec une entaille profonde pour déséquilibrer ( pas besoin d'une large ouverture), une corde en tête éventuellement pour que le collègue aide à vaincre le penchant, et une coupe complète sans charnière. La claque est énorme, mais un billon de 50 risque de sauter de l'élingue avec un tel diamètre. Un coussin au pied met un peu de douceur dans l'opération.
Hors ligne
#32 18-03-2013 18:14:26
- GRIBOU
- Maître Lémurien
- Lieu: FSPIERRE
- Âge: 57
- Date d'inscription: 05-01-2012
- Messages: 2251
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Bonsoir ,
Avec peu de place au sol , je suis dans l' idée de Marc-Antoine avec ceci .
Cordialement .
Ni bon , ni mauvais . Je fais ce que je peux et c' est déjà pas mal .....
Hors ligne
#33 23-03-2013 09:09:15
- Pino
- Grand Sage Lémurien
- Lieu: Provence
- Âge: 52
- Date d'inscription: 22-09-2010
- Messages: 2615
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Merci pour les suggestions et petites astuces techniques que je viens de découvrir. Celle donnée par GRIBOU est pas mal du tout... A retenir!
Bon, suite et fin du récit :
Jeudi, reprise du chantier. Beau temps, conditions idéales. C'est mon collègue qui grimpe cette fois-ci, pour finir de plumer ce qui reste de branches, et commencer à attaquer les charpentières jusque là où sa passe plus avec une MS 200. Vu ce qu'il reste de l'arbre, les axes sur lesquels je comptais pour l'ancrage de la rétention ayant été supprimés par le coup de vent, nous n'avons pas d'autre choix que de déposer (doucement!) les branches basses restantes et la tête au pied de l'arbre, côté jardin, où le manque de place ne facilita pas les choses... Nous avons comme zone disponible, un chemin d'environs 1 m 40, entre un abricotier, et une terrasse en pierres sèches, où se situe un bassin à poissons... Donc, mon collègue fait les coupes, j'effectue les rétentions, en dynamisant bien pour la tête, et une branche basse dont l'insertion était à écorce incluse, comme celles qui avaient pété la semaine dernière, d'ailleurs... Une fois la charge au sol, découpe des petites branches sur le morceau en rétention, en le redescendant petit à petit, au fur et à mesure des coupes, histoire de ne pas se retrouver dans un fouillis de branches trop rapidement...
Bref, la journée de jeudi se passe bien, ça avance comme prévu.
Vendredi (hier), grosse journée : il reste le gros des charpentières, et le tronc à envoyer, dans toujours aussi peu de place... En plus, ça promet d'être acrobatique, vu que certaines grosses fourches offrent un penchant propice au dégriffage, ce qui devient franchement désagréable quand on coupe à la redescente, en n'ayant plus de point haut...
Lors de la montée, arrivé aux points "délicats", je demande à mon collègue comment il a fait la veille, pour rester en équilibre. Réponse : "... Bein... Comme j'ai pu..." Ah... C'est bien ce que je craignais d'entendre... Bon... On va s'appliquer, c'est pas le moment de se faire mal...
Pour les coupes j'attaque directement avec la 372, avec le guide de 50 cm... Rapidement, sur la partie penchée ça ne suffit plus... Il faudrait faire le tour, et à la griffe sans points hauts... Bref, je l'ai plus facile de redescendre, et de monter le guide de 70 cm, acheté exprès pour ce chantier. Guide neuf, chaîne neuve, ça devrait le faire...
Effectivement, une fois en place, ça envoie! Je suis agréablement surpris de constater que malgré la longueur de guide, assez conséquente pour une 372, il n'y a pas de baisse de régime notable. La chaîne fait son boulot, et vu le poids de la machine, de toute façon, je n'ai pas envie de force outre mesure, surtout qu'il en reste un paquet à faire, et que le vent me renvoie les copeaux en bonne partie dans la gueule... Pourtant, la machine est au niveau des pectoraux, avec un léger "piqué", ce qui explique la projection dans la figure... Je bouffe littéralement du bois... Pour négocier la coupe de la fourche, outre le gros diamètre à cet endroit (un peu plus d'un mètre), le penchant me pousse à couper en dessous, là où c'est droit, et à peine moins épais (plus que 90 cm de diamètre, comme au pied du tronc!) J'opte pour une bonne vieille entaille directionnelle, pour envoyer le bout dans "l'allée" entre l'abricotier et le massif où se trouve le bassin. Mon collègue m'aidera pour la bascule du morceau en tirant sur la corde qu'il m'a passée et que j'ai attachée comme j'ai pu au plus haut du billon à envoyer... J'allais oublier de préciser que le penchant naturel du morceau est à 80% vers le massif, et 20% vers le chemin... Donc réglage de la charnière, fine mais assymétrique, et envoi... Boum! Pile poil où je voulais que ça aille... Nickel! 300 kg de moins en un coup! Bon, une pause de plus, donc descente, pour me réhydrater, et refaire le plein de la machine... Mon collègue a une idée : Et si on envoyait ce qui reste en une fois, dans "l'allée", vu qu'il a un tire fort, et que ça passe en longueur...?
Une fois au sol, j'estime les tenants et aboutissants... Faudra BIEN s'appliquer sur l'entaille, mais ça doit passer, et ça nous économisera pas mal d'énergie! Je regrimpe pour enlever le dernier bout penché qui pourrait accrocher le massif dans la chute (il s'y trouve un magnifique arbousier, qui a déjà morflé la semaine dernière, dans la chute des branches...). Je place ensuite le câble du tire fort, et je redescends...
Entaille... Traction... Petite réorientation de l'entaille (5-10° plus à gauche, pour être sûr de ne pas aplatir le massif) Réglage de la charnière, en asymétrique, un peu épais, pour assurer par rapport au massif et vu qu'on y va au tire fort...
Re traction... Re BOUM!!!! Pile poil!!! La bille atterrit sur le matelas de branches mis en place pour amortir, à 15 cm du massif, et 30 cm de l'abricoter, environs...
Le reste, billonnage, nettoyage des branches, et des copeaux (beaucoup de copeaux!!!).
Bref, chantier terminé, client satisfait, dégâts minimes (un tuyau goutte à goutte percé par une pierre déplacée par la chute d'un billon, et une bordure du mur qui devait de toute façon être refait)... Je respire...
Allez, je vous laisse, je dois aller chercher des pièces pour réparer le frein de chaîne de ma 339... Une goupille qui a sauté, à priori...
Encore un grand merci à tous mour les conseils, et le soutien, ce chantier là m'a fait gamberger pendant un moment, vu les contraintes qu'il y avait...
La taille sévère est à l'arboriculture ce que la saignée était à la médecine il y a trois cents ans : une pratique qui affaiblit considérablement le sujet, sous prétexte de vouloir le fortifier...
Carpe Diem...
Hors ligne
#34 23-03-2013 09:32:27
- colarbol
- Petit Lémurien
- Lieu: Saint-Mézard
- Âge: 39
- Date d'inscription: 21-01-2011
- Messages: 1314
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
et merci pour le récit!
Rien ne sert de courir... non vraiment, ça ne sert à rien.
Hors ligne
#35 23-03-2013 10:05:04
- GRIBOU
- Maître Lémurien
- Lieu: FSPIERRE
- Âge: 57
- Date d'inscription: 05-01-2012
- Messages: 2251
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
Bonjour ,
Enfin......par terre , que de suées pour vous deux . ( Je ne peu pas mettre l' image ( quoique , je verrais pour une prochaine ) image toi le dessus de la main , de gauche a droite sur ton front.)
Cordialement .
Ni bon , ni mauvais . Je fais ce que je peux et c' est déjà pas mal .....
Hors ligne
#36 23-03-2013 10:35:29
- Pino
- Grand Sage Lémurien
- Lieu: Provence
- Âge: 52
- Date d'inscription: 22-09-2010
- Messages: 2615
Re: LE chantier de l'année... Enfin, pour moi...
J'imagine bien, GRIBOU... Sauf que hier, j'avais tellement de petits copeaux partout sur la figure, le cou... Enfin partout, que ça c'est terminé au souffleur, pour enlever le plus gros, avant de manger, à la pause de 13h...!
La taille sévère est à l'arboriculture ce que la saignée était à la médecine il y a trois cents ans : une pratique qui affaiblit considérablement le sujet, sous prétexte de vouloir le fortifier...
Carpe Diem...
Hors ligne