Comme tout le monde je pense qu'à à l'envers ou à l'endroit la rupture de la charnière ne dépend que de l'angle de l'entaille.

Le but est que la charnière rompe le plus tard possible pour que l'arbre soit guidé le plus longtemps (n'en déplaise à 80% des bûcherons), il faudrait donc réaliser des entailles très ouvertes.

Si vous travaillez (par exemple) sur la côte ouest des Etats-Unis et que vous tombez des red cedars énormes avec des plateaux monstrueux, vous savez pertinemment que vous allez pas vous faire chiez à faire une entaille super ouverte en tenant votre tronço à bout de bras ou en utilisant des échasses. Donc votre entaille sera trop fermée. En ce cas il vaut mieux faire une entaille inversée car aprés la rupture de la charnière, le tronc glissera sur le plan incliné de l'entaille et sera ainsi mieux guidé.

bon david33 s'est résigné, personne veut dire autre chose, c'est un peu chiant quand tout le monde est d'accord...

non, mais moi aussi j'veux jouer avec les nouveaux smileys!

Bonjour à tous, et désolé d’interrompre la récréation,
La question première est en gros : « POURQUOI UNE « ENCOCHE » OU « ENTAILLE » OU MEME « ENTAME » (les termes sont entre guillemets car spécifiques à la profession et non répertoriés en tant que tels dans le Larousse) « RENVERSEE » OU « INVERSE » OU AUSSI « CONTRE-ENCOCHE » (même pas dans le dico…bref, pas mal de mots pour signifier la même chose, souvent, seulement d’un département à l’autre) ?
La bonne réponse, sur un abattage direct, est : AUCUN INTERET !!!
Pour  ce qui est de ce que tu penses avoir vu, c’est différent : il s’agit d’une double encoche (chez nous, ça parle d’encoches) donc environ 90° d’angle (= 2 fois 45° puisque 2 encoches).
L’intérêt et les avantages et inconvénients sont :

A-    Son intérêt : permettre un basculement, quasi-total de l’arbre, avant la rupture de la charnière.


B-    Ses avantages :


À la seule condition du respect DES REGLES DE BASES :
a)  Encoches de 1/5 à 1/3 MAXI du diamètre de l’arbre et arrêt de la coupe dès les premiers mouvements puis reprise par accours pour des BOIS MOYENS (de 0 à 50 cm de diamètre), sans ou avec coins en forêt ou pour des arbres de plein champs ; les coins sont obligatoires pour les abattages directionnels.
b) GROS SPECIMENS, idem pour l’encoche puis pratiquer un coup plongeant, dit « PERÇAGE A CŒUR », ensuite effectuer la seconde encoche ou « contre-encoche » après cela, vous démarrez le trait de coupe à l’opposé et légèrement au dessus du perçage à cœur et dés que cela est possible, introduisez un ou plusieurs coins, cela évitera d’une part de coincer le guide d’autre part d’assurer votre sécurité. TOUJOURS POUR DES RAISONS DE SECURITE, finissez votre arbre avec les COINS tout en gardant la tronço allumée pour éventuellement « alléger » la charnière.
Dans certains cas, on pratique aussi un petit trait de lame sur les deux bords de la charnière juste avant l’abattage. C’est surtout pour éviter le travail du bois de traction (aubier) et/ou pour affaiblir une charnière trop large.

1- Suppression de l’effet d’accélérateur induit par l’encoche simple car le bois en tombant ne prend appui sur… RIEN !
2- Du coup, on supprime ou atténue pas mal de phénomènes indésirables : « ARBRES AVEC UNE MARCHE ARRIERE » version très rapide ou encore « LE TUEUR BALAYEUR » (il s’agit D’ARBRES AU FUT COURBE, d’expérience, j’ai vu des petits chênes vert monter le fût à plus de 2 m de haut)
3- Comme le dit Marc Antoine :
« L'entaille inversée (l’entaille Humbolt des américains) permet de poser le pied de la bille au sol plus vite. Quand la charnière casse, le pied de la bille est déjà presque sur le flanc de la souche. Elle est très utile pour un abattage à contre-pente car la bille se pose tout de suite et se cale contre la souche, ce qui évite à l'arbre de dévaler la pente.
Avec une entaille conventionnelle, le pied de la bille est toujours perché sur la souche quand la charnière lâche. Il y a un risque que le pied glisse en arrière par dessus la souche si l'arbre s'encroue ou se couche contre une pente importante. »
4- ARBRES MALADES DONC DANGEREUX !!! Une anecdote pour se rendre compte des dangers encourus !
On me contacte pour un problème d’arbres mal placés, trois douglas (22, 27 et 30 m) à 10 m de la maison d’habitation et « y en a un qui sèche ! », bien sur à un prix défiant toute concurrence «  because : No Money ! ». Avec çà, démerde-toi !
Le monsieur est un agri et a un tracteur et derrière c’est en champ. Donc je fais mon devis et quelques temps après j’attaque.
Pour les 2 premiers, aucun problème, je grimpe au passage j’allège côté maison, je mets en place du gros matos pour la traction, le plus haut possible. Une fois au sol, je les plume et « bon baiser, bonsoir ». En nettoyant le deuxième, je remarque que le vent fait tournoyer le dernier (celui qui sèche) au lieu de pencher donc souci par rapport au bois de compression (duramen).
C’est au tour du 3ème, je fais part de mes doutes et inquiétudes : il n’est pas en forme et en plus son penchant naturel l’envoie à 90° du but rechercher. Les arguments contraires sont : « oui mais avec le tracteur… ». Une nuit passe, j’envisage toutes les possibilités et j’en conclu que de toute façon si ça se passe mal, il ira là où il doit aller naturellement et que ça ne craint rien. Idem que les 2 autres au niveau des procédures : escalade…
Puis arrive le moment crucial : double encoche, PAS DE PERÇAGE A CŒUR ET PAS D’ENTAILLE SUR LES BORDS DE CHARNIERE, les coins et feu…Encoche faite, pas de farine, ma conclusion rapide : c’est plus haut que ça se passe. ET NON, c’est à côté ! Mais je ne peux pas m’en rendre compte car le problème est englobé dans la charnière.
Bilan des courses, arrivé à la fin de coupe juste avant la traction, je vois une fissure monter sur deux bons mètres. Arrêt sur image, je fais de grands signes au tractoriste pour qu’il débraille (on en avait convenu, au cas où…) et le monsieur, il a tiré tout ce beau monde, pour aller à sa place. Tout le monde, moi y compris, est surpris. En fait, il avait dégénérer sur un de ses flans et s’y sont ajoutées les termites et il s’est écroulé sur sa souche en suivant son tombant naturel ! Croyez moi c’est impressionnant, même quand on en a l’habitude et tout ça parce que je n’avais pas fait de perçage à cœur, depuis…c’est systématique !
C-    Ses inconvénients :

Ils sont avant tout d’ordre financier, temps passé, besoin de grosses machines du genre 660, 880 pour les Stihls (pour tirer des guides à rallonge) et du coup baisse du rendement,…


En conclusion et qui ne s’adresse pas aux pros ou semi-pros, gardez à l’esprit que c’est un des métiers parmi les plus dangereux et n’allez pas croire que seule la théorie suffit, même si ça parait si simple…à bon entendeur, salut.
Cordialement, Cliff…

PS : Pour ce qui est des photos, désolé mais je ne suis pas copain avec la machine à télécharger.

Salut, chaque arbre est unique, donc chaque arbre a son entaille. Pour ce qui est de ta ptite histoire Clifhanger, le claquement du douglas vient peut-être d'une trop forte tension du tracteur avant ton trait de scie.