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Avant de poster (sauf pour la partie offres et demandes d'emploi du forum), présentez vous dans le forum "Présentations". Si vous avez des soucis, n'hésitez pas à me contacter par mail : allolivier2b (arobase) gmail.com. Pour votre "Présentation", n'oubliez pas d'indiquer votre profession (grimpeur, bûcheron ... etc) avec un premier message sympa pour faire connaissance.
Olivier
#109 15-01-2013 17:29:38
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
Notre Dame Des Landes : Jugés Pour Avoir Scotché Des Affiches
Deux citoyens seront jugés mercredi 16 janvier à Paris. Leur délit : avoir collé des affiches contre le projet d’aéroport Notre Dame des Landes sur une permanence PS et l’avoir taggé. Affaire suffisamment grave pour avoir été suivie par un service anti-terroriste.
Solen et Cédric - 15 janvier 2013
Bonjour à toutes/tous,
Vous le savez peut-être déjà : MERCREDI 16 JANVIER AU MATIN AURA LIEU NOTRE PROCÈS.
NOUS - CÉDRIC ET SOLEN - ALLONS ÊTRE JUGÉS POUR« DÉGRADATIONS LÉGÈRES DE BIEN PRIVÉ EN RÉUNION », à savoir des slogans contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes écrits au Posca et quelques affiches collées au scotch sur le mur de la permanence PS du 12e arrondissement de Paris.
NOUS SOMMES ÉGALEMENT JUGÉS POUR
« REFUS DE PRÉLÈVEMENT BIOLOGIQUE »
parce que nous avons refusé de donner notre ADN pendant la garde à vue.
Suite à notre arrestation en « flagrant-délit » le 15 novembre 2012, nous avons été privés de liberté pendant 62 heures (48h de garde à vue et 14h de cellule au Tribunal). Nous avons également subis des perquisitions de nos domiciles avec saisie de nos ordinateurs et téléphones portables, ainsi que des documents personnels.
Téléphones portables qui ne nous ont pas été rendus depuis, et ordinateurs dont les contenus ont été totalement téléchargés par le Service d’Investigation Transversale.
La disproportion entre les faits reprochés et le traitement subi montre l’instrumentalisation de cette affaire par le gouvernement socialiste. Nous avons également appris que notre dossier était passé par les services de l’antiterrorisme, ce qui montre que tous les faits liés à Notre-Dame-des-Landes sont considérés comme des affaires d’Etat. Avant même l’audience, cette histoire est d’ores et déjà aberrante au vu de la réponse de la police aux faits.
Pour montrer votre soutien, vous indigner, montrer votre émoi, défendre la liberté d’expression, vous lever face à la répression, discuter, ou encore connaitre l’issue du procès,
LE RDV EST À 8H30 AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS où se tiendra l’audience à 9h (À LA 24e CHAMBRE).
Il est bien entendu demandé à toutes les personnes qui le peuvent d’être présentes mais également de proposer le rendez-vous aux ami-e-s présent-e-s à Paris ou proche banlieue.
Je sais que ce mail n’arrivera pas seulement dans des boites aux lettres parisiennes, et tant mieux. La première chose que nous pouvons faire où que nous soyons est d’en parler, de témoigner, de faire connaître ce type d’affaires - qui malheureusement deviennent presque normales- en transférant ce mail à quelques-uns de vos contacts par exemple.
Enfin, vous pouvez lire le témoignage de notre fabuleux week-end en entier ici, écrit par Cédric.
En espérant vous voir nombreu-x-ses mercredi,
La lutte continue !
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15-01-2013 17:29:38
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#110 16-01-2013 20:54:47
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
A Notre-Dame-des-Landes, boue, système D et solidarité
Mis à jour le 16/01/2013 | 18:02 , publié le 16/01/2013 | 15:26
Un opposant à l'aéroport Grand Ouest se rend sur le site de La Châtaigneraie, à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le 11 décembre 2012.
(JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)
4
"Splotch, splotch." La gadoue, partout. A vous figer sur place et vous décoller les tendons. Sur la zone du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), des occupants résistent au milieu des bois, parfois depuis des mois. Mieux vaut récupérer des bottes au free shop, une grande tente verte et blanche installée près de l'accueil, au lieu-dit La Rolandière. Des centaines de vêtements y sont entreposés, en libre-service.
Par solidarité, des sympathisants arrivent de toute la région pour déposer des médicaments, des aliments, des habits ou du matériel. Ce matin-là, justement, un couple de promeneurs vient grossir le stock. "On les dépose où les pulls ?" Au fil des mois, la résistance s'est organisée sur la zone d'aménagement différé (ZAD) réservée par le constructeur Vinci. Où l'argent et la propriété sont jetés aux oubliettes.
Un logement pour tous !
La tête plongée dans un abri, la canne à la main, un grand-père congratule les zadistes, ceux qui occupent la ZAD. "On lâche rien !" Proche d'élus du sud de la Loire opposés au projet d'aéroport, il est venu avec son fils déposer des fenêtres. Autant dire la lune. Natif de Vertou (Loire-Atlantique), ce dernier affiche un large sourire : "Il n'est pas encore fait, cet aéroport !"
Partout, les zadistes ont investi les lieux avec ingéniosité. Cabane, cahute, abri ou barricade : ici, on bâtit un inventaire à la Prévert, sur une vingtaine de sites. Au campement du Sabot, la maison de bois a été conçue en Moselle, puis acheminée et assemblée sur place. Au Far Ouest, on a recyclé un "coffrage de balnéothérapie". A La Châtaigneraie, l'une des constructions dispose même d'une baie vitrée. Certains se contentent de tentes.
De nombreuses installations sont accessibles uniquement à pied.
(FRANCETV INFO)
Parfois, il faut lever la tête. A cinq mètres au-dessus du sol, une cabane est perchée sur un arbre. Détruite lors des expulsions de novembre, elle a depuis été réhabilitée. Une échelle tremblante en métal permet d'y accéder. Au sommet, deux tentes sont posées sur le parquet dont quelques planches sont brisées, victimes du poids des occupants. A l'heure de la vaisselle, la locataire s'empresse de rassurer le visiteur : "Pas de risque, le corps ne peut pas passer au travers." La crise du logement s'est invitée dans les bois, où des panneaux affichent parfois "complet". Bâches, clous, planches, palettes, marteaux. Il faut construire, encore et encore.
Un lieu de vie collective
Dans la cantine collective autogérée, chacun se débrouille et s'affaire. On cuisine des lentilles, des pâtes, des carottes, du riz, du pain perdu, des confitures. Rien ne se perd. Les épluchures de pommes de terre sont transformées en chips, le pain perdu est délicieux. Quelques joints sont allumés. L'ambiance est bon enfant. La radio pirate du site crache des morceaux des Rolling Stones, Arthur H, Katerine, Jurassic 5 ou Fela Kuti. Pour gagner un autre site, il suffit d'enfourcher le premier vélo marqué de scotch orange. Une fois à destination, prière de le laisser à un autre zadiste.
Un père et son fils traversent un sentier qui surplombe la boue, un labrador en laisse. Ils présentent l'écran d'un iPhone aux camarades croisés sur la route. "Vous avez vu mon frère ?" Âgé de 21 ans, le jeune homme roux n'a plus donné de nouvelles depuis le festival où il s'est rendu avec un ami, le samedi précédent. "Mais qu'il donne au moins des nouvelles à sa mère." A l'accueil, une feuille A4 est scotchée avec le portrait d’une jeune femme, elle aussi "invitée à donner des nouvelles à sa famille". Pour beaucoup, la ZAD est une seconde famille, solidaire et collective.
C'est aussi un refuge, sans contraintes matérielles. "Ici, l'argent n'a pas sa place", explique l'occupant d'une baraque en préparant le café. Seule exception : un petit seau bleu, suspendu à un comptoir, qui recueille quelques pièces pour des courses en commun. Le travail, lui, ne manque pas : nettoyer un champ, rapporter du matériel, construire une extension... A l'occasion d'une pause, on plaisante : "Et si on le construisait en bois, cet aéroport ?"
Résister à l'hiver
La nuit, le froid vient hanter le sommeil des zadistes. "T'es au courant ? Les pompiers ont emmené un mec pour une embolie pulmonaire ce matin. Il n’était là que depuis deux jours." Bronchites, toux sèches, fièvres, angines… A La Sécherie, une feuille consigne des recettes de grand-mères, à base d'huiles essentielles et de baume du tigre. Des médicaments sont disponibles à l'accueil, un référent médical est nommé pour chaque site.
Au Far Ouest, de cinq à 20 personnes logent dans une cahute insalubre. Quelques paillasses boueuses, où se succèdent les chiens et les hommes. Le teint blafard et une capuche sur la tête, un jeune homme toussote. C'est promis, il ira voir le médecin. "Je lui dirai que j’étais trop malade pour le voir avant." Son amie plaisante : "Ben ouais, tu ne vas pas lui dire que tu étais dans la forêt avec des anarchistes autonomes."
La fatigue, la météo, l'usure. Parfois, les esprits s’échauffent. Accusé de vol, un grand gaillard à dreadlocks répond par un coup de poing. Quelques secondes plus tard, un pot de moutarde vient ricocher sur son arcade sourcilière et s'éclater sur le bidon qui fait office de poêle. Groggy, il a le visage couvert de sang et un trait de sauce jaune sur les cheveux. "Ketchup moutarde !", plaisante un autre.
Les zadistes et leurs voisins
Les zadistes ne sont pas les seuls occupants des lieux. Chaque matin, un habitant doit emprunter le chemin de Suez pour emmener ses enfants. Au passage, il doit passer une barricade : "L'accès pour les habitants à maintenir. Problèmes avec les services sociaux par rapport à l'école." En deux temps, trois mouvements, les occupants se replient et laissent filer le véhicule.
Le site de La Châtaigneraie est occupé depuis 2008.
(FRANCETV INFO)
Avec les agriculteurs aussi, il faut apprendre cohabiter. Un matin, le producteur de lait a perdu le produit de sa traite. Deux camions barraient la route, la collecte a été reportée.
Les paysans du réseau Copain, qui regroupe six structures, sont pourtant des amis. Une quinzaine d'entre eux débarquent pour vérifier le fonctionnement des cinquante tracteurs stationnés fin novembre pour défendre La Châtaigneraie. Ça toussote, parfois ça cale, mais ça fonctionne. Dimanche, ils les ont déplacés sur un autre site, "pour être plus mobiles, au cas où". Ils s'entretiennent parfois avec les zadistes, pour évoquer l'avenir, en cas de victoire contre Vinci. "Ce qu'il faudrait ensuite, c'est créer un village collectif", explique un jeune homme. Vivre ici à tout jamais.
Cette série de reportages a été réalisée sous couvert d'anonymat.
A suivre : Bienvenue à Notre-Dame-des-Landes, zone rebelle et libertaire
Fabien Magnenou
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#111 16-01-2013 21:07:11
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
Ailleurs en Europe , l'Allemagne a toujours une longueur d' avance !!!
Le chantier de l'aéroport de Berlin, risée de toute l'Allemagne
Créé le 14-01-2013 à 19h27 - Mis à jour le 15-01-2013 à 10h39Par Anna Rousseau
Prévu pour être inauguré en 2011, il ne devrait pas être opérationnel avant 2014. Les normes de sécurité n'ont pas été respectées. Certains experts estiment qu'il faut raser le bâtiment et tout recommencer.
L'Aéroport de Berlin Brandebourg International, baptisé Willy Brandt, est situé à l'est de la capitale allemande. (SIPA)
En un mot comme en cent : le très attendu aéroport Willy-Brandt de Berlin - il doit remplacer ceux de Tegel à l'ouest, et de Schönefeld à l'est- est un désastre. Prévu en octobre 2011, puis le 3 juin dernier, son inauguration est sans cesse repoussée.
Après mars 2013, elle était annoncée pour le 27 octobre 2013 (c’était précis). Mais depuis quelques semaines, les autorités allemandes ne parlaient plus que de 2014, voire 2015, sans que l’on sache vraiment ce qu’il se passait dans ce chantier de plus en plus coûteux.
"Soit ce truc marche, soit je me tire !"
Devant la pression médiatique, politique et populaire, Matthias Platzeck, le président social-démocrate du Land de Brandebourg a pris le chantier personnellement en main. Lundi 14 janvier il a été nommé à la présidence du conseil de surveillance du futur aéroport à la place du maire de Berlin, a fini par s’exprimer dans plusieurs journaux allemands. "Soit ce truc marche, soit je me tire !", a-t-il expliqué dans un jeu de mot intraduisible en français ("Entweder das Ding fliegt, oder ich fliege"). Volontaire et optimiste, donc, et prêt à remettre sur pied un projet dont le surcoût est pour l’instant estimé à 1,5 milliards d’euros. Mais il peine à convaincre.
Car cet aéroport, il le reconnaît, est "une débâcle, un désastre". Deux entreprises – qui s’occupaient de la planification des travaux - ont fait faillite. Les équipements de sécurité et de protection contre le feu ont dû être améliorés plusieurs fois. Si le parcours des passagers ne pose aucun problème, celui des bagages se révèle inadapté au trafic prévu. Les politiciens en charge du dossier sont trop nombreux, et n'ont aucune expérience ni d’entrepreneurs, ni du transport aérien.
Faudra-t-il raser le bâtiment pour tout refaire ?
Résultat : plusieurs experts s’expriment depuis des semaines pour recommander de tout détruire. Certains recommandent de tout rebâtir ensuite, sur le même site. D’autres de privilégier l’agrandissement des aéroports existants et de ne plus tenter de construire un hub censé accueillir 24 millions de passagers chaque année.
Dans le journal berlinois Tageszeitung, Platzeck se veut, lui, rassurant : "Nous ne serons vraisemblablement pas obligés de tout détruire, ni même de détruire en partie l’aéroport. Mais nous devrons reprendre des parties entières du chantier".
En attendant les compagnies aériennes qui misaient beaucoup sur la nouvelle infrastructure exigent des contreparties. Alors que ses comptes sont dans le rouge, Air Berlin va devoir retarder son projet de hub. Et Lufthansa vient de demander que Tegel soit en partie... rénové !
Dernière modification par yak (16-01-2013 21:08:38)
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#112 18-01-2013 19:32:58
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
Depuis deux mois qu’ont commencé les expulsions à Notre-Dame des Landes, nous sommes nombreux du plateau à y être passés, le temps d’une bataille, d’une construction ou de discussions. La question se pose à présent de comment prolonger cette présence, lui donner plus de corps, de nourrir la ZAD de la force matérielle que nous construisons, et de se nourrir de ce que cette bataille ne cesse d’inventer.
La ZAD sur un plateau, aller-retour.
Un appel qui émane de la Chateigne (le village construit depuis la manifestation de réoccupation), invite les comités des différentes villes à venir « tenir » le lieu, par périodes d’environ une semaine, en amenant des contenus, des savoir-faire, un appui logistique. Nous avons décidé d’y répondre, depuis le plateau de Millevaches.
Voici la décision qui ressort de l’assemblée : Du 3 au 10 fevrier, organiser ici une semaine en vue d’un départ collectif. Une semaine pour construire une maison en kit, une semaine de forge, de réparation de tronçonneuses ou caravanes à donner, de discussions, de repas pris en commun dans nos lieux, de radio, de concerts,d’entraînements, de confections d’affiches et de côtelettes, bref, de tout ce que nous sommes capables de faire et aimons apprendre. L’occasion de mettre en branle et en partage nos forces, de densifier pour quelques jours ce qui est d’habitude épars. Puis, partir avec tout ça en convoi pour une semaine du plateau sur la ZAD, du 14 au 22 février. Là-bas, au delà de l’organisation matérielle du lieu, nous pourrions mettre en place à nouveau discussions, montage de la maison, bucheronnage pour la chauffe et peut-être le sciage, etc... Cela nous laisse le mois de Janvier pour rassembler matériaux et idées, être sur les marchés, raconter, rassembler au delà de notre cercle habituel. Le 16 janvier à 18h au magasin général de Tarnac, discussion pour faire un points précis sur notre nombre, nos envies, les matériaux et moyens de transports disponibles, etc.
Nous écrivions, il y a quelque temps déjà, « est politique, aussi, la façon dont nous nous lançons ensemble dans la bataille ». Là-bas, les habitudes militantes ne cessent d’être débordées par la diversité de ceux qui habitent le front, par l’inventivité qui en émane, par la façon dont les tracteurs deviennent barricades et les émeutiers bâtisseurs. Par la façon dont vivre et lutter sont de fait devenus inséparables. C’est cela qui doit être contagieux. C’est cela qui fait entrevoir la victoire, et cela qui en est déjà une.
Pour recevoir des nouvelles ou envoyer des propositions : plateau-insoumis@riseup.net
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#113 18-01-2013 19:37:41
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
Lettre de René Leblanc, maire de Quelneuc (56) à une sénatrice - 26 décembre 2012
Quelneuc le 26/12/2012
Objet : mon courrier du 25/11/2012 et votre communiqué, sur votre site, de ce 22/12/2012
Madame la Sénatrice,
Bien qu’élu de la petite commune de Quelneuc depuis 1986 et maire de cette même commune depuis 1995, nous nous connaissons peu.
J’ai eu, cependant, le plaisir de vous recevoir en mairie en 2011, à l’occasion de votre campagne des sénatoriales et j’en garde un souvenir tout à fait sympathique. Je vous réitère d’ailleurs mes remerciements pour l’aide que vous avez bien voulu accorder à Quelneuc au titre de la réserve parlementaire pour la rénovation de notre mairie.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous, étant toujours dans l’attente d’un accusé de réception de votre part au courrier adressé à Monsieur Lapouze le 25 novembre dernier, courrier dont je vous avais remis copie, et venant tout juste de prendre connaissance, sur votre site, du communiqué dans lequel vous affirmez votre soutien, sans le moindre état d’âme, au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
Il est vrai que depuis quelque temps nous voyons fleurir dans la presse des soutiens aussi fermes qu’inattendus à ce projet, en provenance de diverses sources :
« la riposte des grands élus » ;
« la position du club des Trente » ;
« le soutien étonnant d’un directeur de la CCi de la Région Bretagne » ;
« les positions communes des présidents Grosvalet (Loire Atlantique) et Tourenne (Ille et Vilaine)»
pour ne citer que ceux-là.
Je ne suis qu’un petit élu d’une commune de 550 habitants. Ma propre réflexion et mon opinion vous paraîtront, sans doute, bien dérisoires, et sans intérêt, comparées au lobbying des grands élus signataires de votre communiqué.
Je suis libre, n’appartiens à aucun parti politique, ne porte jugement qu’après avoir pris soin d’en étudier, dans la limite de mes compétences, tous les contours, évitant de me laisser influencer, d’autant que je n’ai aucune carrière, ni professionnelle ni politique, qui puisse limiter mon propos,
J’ajoute que mon cursus universitaire et mon parcours professionnel ne devraient pas constituer un réel handicap à mon endroit. En effet, titulaire d’un doctorat de chimie organique, ayant enseigné à l’Ecole Polytechnique d’Alger, pendant mon service militaire, en qualité de coopérant, j’ai effectué l’ensemble de ma carrière professionnelle dans le domaine de l’innovation et plus précisément de la protection des brevets d’invention. J’ai, d’ailleurs, pendant quatre années participé, pour le compte du Ministère de l’Industrie, à la mise en place de l’Office Européen des Brevets (OEB) dont le siège est à Munich.
Voici donc mon témoignage.
Devant tant de propos contradictoires issus de toutes parts, j’ai souhaité, pour me forger une opinion personnelle définitive, me rendre sur le site de Notre Dame des landes. Je m’y suis donc déplacé le 25 novembre dernier. Peut-être avez-vous fait la même démarche?.
Ce que j’y ai constaté ne correspond aucunement aux propos de votre communiqué que je cite « leur contestation par des activistes radicaux et violents n’est pas admissible et explique le déploiement récent des forces de l’ordre »
Me présentant en piéton paisible sur une voie communale, libre à la circulation et conduisant vers le site, je fus arrêté par les très nombreuses forces de l’ordre présentes (5 camions de gardes mobiles) et je dus, non seulement décliner mon identité, mais, à mon grand étonnement, l’ensemble des informations figurant sur la carte d’identité furent soigneusement enregistrées par écrit. Je fus également photographié. Cela porte un nom : le fichage. Je n’étais pourtant ni activiste, ni terroriste, ni violent.
Un peu plus loin, sur le site, je constatai une ambiance paisible de personnes de tous âges et de toutes conditions qui arpentaient des espaces gorgés d’eau. Il me fut expliqué que, sous les futures pistes, les empierrements atteindraient une profondeur supérieure à 5 mètres. Excusez du peu.
Quel intérêt supérieur pourrait justifier la destruction d’un territoire aussi riche de sa diversité et plus étendu que ma propre commune (1380 ha) ?.
Je décidai alors de quitter Notre Dame des Landes pour rejoindre l’aéroport actuel Nantes-Atlantique que je ne connaissais pas, mais que nos grands élus, signataires de ce communiqué, doivent visiblement fréquenter.
A ma grande surprise, je trouvai, en ce dimanche après-midi, un aéroport étrangement calme et particulièrement bien entretenu ou des vols nationaux et internationaux, à intervalles d’une douzaine de minutes, décollaient et atterrissaient, vols sûrement plus qu’à demi vides étant donné la faible occupation du hall d’embarquement. Quant au seul buffet de l’aéroport, à l’étage, où je me dirigeai pour prendre un repas, je découvris une centaine de tables entièrement libres de tout occupant et il en fut ainsi pendant l’heure de détente que je m’accordai.
Mais alors, pourquoi un tel acharnement et tant de contre-vérités pour défendre l’indéfendable ?. Difficile à comprendre.
Le trafic de l’aéroport international de Genève, avec une seule piste, enregistrait en 2011 près de 14 Millions de passagers (soit plus de 4 fois le trafic de Bouguenais) et celui de Gatwick, au Sud de Londres, toujours avec une seule piste, comptabilisait, l’an passé, 34 millions de passagers (soit 11 fois plus).
Nantes, nous dit-on, est appelé à un développement majeur et Notre Dame des Landes doit constituer, pour l’avenir, l’aéroport de dégagement de Paris et du progrès pour le grand Ouest. Adossé à l’océan atlantique, il ne desservirait finalement l’espace que sur 180°!. Les villes du Finistère (Quimper, Brest, Lannion, Morlaix, Carhaix), celles de la côte Nord (St Brieuc, St Malo, Fougères) et même Rennes (à 1h26 de Paris, en 2017) auront plus vite rejoint les aéroports parisiens et, qui plus est, par un moyen de transport plus en phase avec le développement durable tant louangé par nos grands élus.
Il faut impérativement soulager les aéroports parisiens, au bord de l’asphyxie, notamment pour le fret. Je vous l’accorde. Vous n’ignorez pas qu’à 124 kms de Roissy et 135 d’Orly, existe l’aéroport de Paris-Vatry, avec sa piste de 3900 mètres qui reçoit les gros porteurs et qui, en 2011, n’a connu qu’un trafic dérisoire de 50.000 passagers, soit moins de 140 passagers/jour. Notre Dame des Landes serait 3 fois plus éloigné de la capitale que ne l’est cet aéroport déjà construit, en déshérence et qui, de ce fait, coûte aux contribuables de cette Région, 20 millions d’euros chaque année pour combler son déficit. De plus, Paris-Vatry rayonne sur 360°, étant donné son positionnement central. Je ne peux donc comprendre cet acharnement à discréditer et traiter d’activistes radicaux et violents tous ceux qui réfléchissent et sont déroutés devant ces affirmations aussi étonnantes qu’unanimes de nos grands élus signataires.
Chaque jour, ces mêmes grands élus nous parlent de développement durable. Oublieraient-ils qu’un boeing 747 engloutit chaque seconde de vol, 3 litres de kérosène. Une traversée de l’Atlantique représente 60 m3 de ce carburant. Il y a urgence à réserver ce mode de transport à l’utile et à l’essentiel. Ne faisons pas de rêves qui ne pourront se réaliser faute de ce bien que sont les hydrocarbures saturés indispensables au transport aérien et sans autre énergie alternative, aussi loin que la science puisse encore l’imaginer pour les 50 années à venir. Il m’a été rapporté que, lors d’un récent débat public, un élu du territoire des Pays de Vilaine, aurait émis, le plus sérieusement du monde, que demain les avions commerciaux voleront grâce au photovoltaïque. Sans commentaire.
La société BATSCAP dont le siège à Ergué Gabéric, près de Quimper, est leader mondial dans le domaine des batteries (notamment au lithium-polymère). Les progrès liés à ces technologies sont remarquables et les brevets d’invention déposés par cette entreprise innovante sont nombreux (86 publiés à ce jour). Vous pouvez même les consulter en ligne sur le site de référence mondial de l’OEB « Espacenet ». Toutefois, ce sont plus de 150 kgs de batteries chargées électriquement et embarquées qui permettent à un véhicule de parcourir à peine 200 kms, soit un équivalent énergétique, en carburant, de 10 litres. Avec 10 litres de cet hydrocarbure saturé (équivalent en kéroséne), notre boeing ne volera que 3 secondes. Je pense qu’il est inutile d’ajouter à la démonstration.
Malheureusement, non pour nous-mêmes aujourd’hui, mais pour les jeunes générations, le transport aérien est pour très longtemps encore dépendant des hydrocarbures. Au rythme de nos besoins actuels, et à la raréfaction des réserves accessibles à des coûts acceptables, ne raisonner qu’en termes de développement incessant est une ineptie que précisément les jeunes générations ont intégrée. Ces jeunes ne sont pas les casseurs, les violents, les activistes discrédités par les grands élus peu soucieux de l’avenir de la planète, de leurs enfants et petits-enfants.
Des milliers de tonnes de fleurs coupées, notamment des roses, débarquent sur notre continent, en provenance du Kénya où des femmes travaillent pour un euro quotidien, dans des conditions d’exposition aux fongicides, pesticides et autres dérivés cancérigènes. Ce sont des dizaines de rotations qui, chaque jour, transitent par nos aéroports. Je suppose que le rêve de nos grands élus défenseurs du projet est d’en voir toujours plus atterrir à Notre Dame des Landes, symbole du progrès de demain.
Selon nos grands élus signataires de ce communiqué à charge, aucun retour sur ce projet ne serait possible puisque toutes les procédures juridiques ont été respectées et que leur mandat électif est garant du droit et du savoir. Ce raisonnement est inquiétant. Le citoyen, que je sache, ne donne pas de blanc-seing à des élus pour décider tout et n’importe quoi. A quoi sert un parlement et ses centaines de députés et sénateurs si ces mêmes élus n’ont plus la liberté de conserver un jugement propre et seraient contraints de voter sans le moindre discernement et jugement personnels.
L’histoire récente vient de nous démontrer que de hauts responsables avertis en leur temps des dangers de l’amiante se dédouanent aujourd’hui de leurs erreurs passées, au nom du principe bien connu « ni responsable, ni coupable ».
Vous savez aussi bien que moi que, dans les dossiers politiques sensibles, les enquêtes publiques sont d’abord destinées à valider la volonté politique, les arguments indésirables étant le plus souvent simplement écartés ou pris pour quantité négligeable. Il n’y a aucun déshonneur, bien au contraire, à faire évoluer son jugement et même changer d’avis, lorsque les évidences sont là. La vérité d’hier (années 70) n’est pas nécessairement celle d’aujourd’hui et encore moins celle de demain. Une jeunesse de plus en plus nombreuse l’a semble-t-il intégré et accabler cette jeunesse « d’activistes radicaux et violents » est une insulte à leur égard.
Pour ce qui me concerne, le doute n’est plus permis. Ce projet d’aéroport serait l’arbre qui cache la forêt. Les 260 hectares de Château-Bougon attisent des appétits de construction de millions de m2 de commerces et d’immeubles résidentiels. Faut-il détruire l’aéroport de Nantes-Atlantique et les 1600 ha de bocage de Notre Dame des landes, au mépris absolu de l’environnement. D’autres sites vacants existent certainement pour ce genre de constructions.
Finalement, j’ai la conviction profonde que, dans de telles conditions, nous pourrions faire l’économie du Ministère de l’environnement.
Je ne crains pas le débat. Je suis même prêt à participer et développer les arguments techniques qui s’imposent, lors de toute rencontre publique qui serait organisée sur ce projet.
A la suite de ce communiqué, je souhaitais vous faire part de mon constat, de ma réflexion et de ma conviction profonde sur ce projet dont, l’inutilité économique et l’injure envers le développement équitable et durable n’est plus à démontrer.
Ne pouvant accéder directement aux adresses ou mels des signataires, je vous prie, Madame, de me les communiquer ainsi que celles et ceux de la commission Chéreau constituée pour évaluer les réflexions des uns et des autres en vue de restituer un rapport de synthèse sur ce sujet.
Je me réserve, en effet, le droit de rendre public, mon propos.
Je vous assure, en cette fin d’année, de ma considération distinguée et vous présente mes vœux pour la nouvelle année 2013
Le Maire de Quelneuc
René Leblanc
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#114 18-01-2013 20:05:14
- gabi
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
mr le maire
sauf pour pour mels mais bon.....
Un optimiste, c’est un homme qui plante deux glands et qui s’achète un hamac…
Que dit Jean de Lattre de Tassigny…
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#115 20-01-2013 02:25:56
- J&D17
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
Allé un effort les prochains messages il faut les faire en signaux de fumée c'est plus naturel !
Parceque l'internet tourne grâce à l'énergie nucléaire et que l'Internet c'est un truc de capitaliste !
Perso je me suis pose la question de ce fameux aéroport mais j'estime ne pas avoir les compétences pour savoir si c'est bien ou mal ! Vu le nombre incalculable de paramètres !
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#116 20-01-2013 10:25:25
- poupou
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
les enjeux géopolitiques dépassent peut être certains manifestants ( quoique .....)
je me dis que quand même :
justement avec internet, on devrait pouvoir limiter le nombre d' avion .
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#117 20-01-2013 17:47:20
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
J&D17 a écrit:
Perso je me suis pose la question de ce fameux aéroport mais j'estime ne pas avoir les compétences pour savoir si c'est bien ou mal ! Vu le nombre incalculable de paramètres !
c'est le même problème pour n'importe quel sujet de société !
ogm ; gaz de schiste , epr ; gestation pour autrui ; démocratie participative ...
Pour pouvoir se construire son opinion sur un sujet , il est nécessaire d'avoir une confrontation de différents points de vue , et ensuite à l'aide de son libre arbitre , on peut ébaucher une réflexion ; tout en sachant qu'il n'y a pas de "vérité absolue" !
Prends le temps de relire les différents posts , en particulier celui du maire de Quelneuc ainsi que celui du pilote d'air france ;
Ce sont des arguments objectifs , dépassionnés !
Mais je pense que dans toute chose , il faut considérer la finalité :
Est ce pour le bien commun de tous ou pour le profit de quelques uns ?
Il regarda les arbres.
Ils tenaient le ciel dans leurs branches
et la terre dans leurs racines.
Ils devaient certainement tout savoir et tout comprendre ...
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#118 20-01-2013 19:30:10
Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
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#119 23-01-2013 19:52:04
- yak
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
http://detachezvosceintures.net/
la BD en renfort !
Dernière modification par yak (23-01-2013 19:53:01)
Il regarda les arbres.
Ils tenaient le ciel dans leurs branches
et la terre dans leurs racines.
Ils devaient certainement tout savoir et tout comprendre ...
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#120 24-01-2013 22:09:39
- J&D17
- Petit Polatouche
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Re: Aéroport de Notre Dame des Landes
yak a écrit:
Est ce pour le bien commun de tous ou pour le profit de quelques uns ?
... Libre arbitre !?!?
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