Bonsoir,
Petites questions pour LELPHE:
-si l'arbre vit sur tout son bois, il présente en fait très peu de duramen ou bien?..
-je comprends que l'aubier soit vivant et permette au végétal de survivre "en l'état", mais si les méristèmes secondaires sont carrément exclus sur toute la périphérie du tronc, il doit bien y avoir un problème de développement? (et donc probablement entrée en phase de sénescence?)
ou alors un recouvrement express et dédifférenciation de cellules même pas mal? ça m'intrigue!

Les tilleuls de Notre Dame des bois ont eu beaucoup plus de chance sur ce coup là.

D'après la photo, on voit qu'ils ont écorcé jusqu'au cambium. Il reste seulement le xylème. La sève brute peut continuer à être fournie par les racines à la partie aérienne en passant sous la zone sèche découverte.
Ce qui lui a permis de faire ses feuilles au printemps.

Par contre, il n'y a plus aucune trace de phloème. Donc impossible pour la partie aérienne d'alimenter les racines en sève élaborée. Le système racinaire et la base du tronc fonctionnent uniquement sur leurs propres réserves, sans avoir la possibilité de "refaire le plein" en cours de saison.
Ces réserves doivent être vite épuisées puisqu'elles servent à la mise en place des tissus de la nouvelle année et au pompage des énormes quantités d'eau injectées vers la partie aérienne.

A un moment donné, le système racinaire crie famine et ne peut plus pomper l'eau du sol.
La partie aérienne se retrouve privée d'eau. Donc mise en sécurité de l'arbre par le plan " Orsec  sècheresse": isolement et abandon des feuilles, comme Nath l'a constaté.

L'arbre est toujours vivant, mais pas pour très longtemps à mon avis. Même s'il tient le coup jusqu'à la fin de l'hiver, le système racinaire n'a plus rien de disponible pour relancer la croissance et le pompage au printemps, alors que  la demande d'énergie est gigantesque.

Je n'ai jamais entendu dire à la Fac que l'aubier pouvait faire "descendre" des réserves (d'accord, c'est loin d'être une preuve que ce phénomène ne puisse pas exister). Les stocker horizontalement dans ses parenchymes, oui, mais pas les déplacer sur des distances notables.

Si c'était possible, l'arbre aurait peut-être une chance de s'en sortir: la partie aérienne pourrait ainsi recharger lentement le système racinaire, donnant à l'arbre un peu du temps pour faire un pont entre les deux bourrelets de recouvrement.
Hélas, même si cette solution de secours existe, c'est perdu d'avance vu la distance à couvrir.

A moins qu'une greffe d'écorce soit possible.
Mais c'est tard, très tard...

Dernière modification par Marc-Antoine (30-08-2009 22:55:12)